La nouvelle famille vietnamienne
La famille est depuis toujours une valeur fondamentale pour tous les Vietnamiens. On le voit notamment dans les différentes traditions comme le culte des ancêtres et dans la formation des maisons qui, depuis plusieurs dizaines années, se trouvent à être multi-générationnelles. Mais on assiste actuellement à un désir d’émancipation chez les jeunes qui se traduit en la formation d’une toute nouvelle famille vietnamienne.
Avec l’ouverture du Vietnam sur le reste du monde, le mode de vie occidental fait son entrée dans les grands centres métropolitains du pays, apportant avec lui son lot de bénéfices, mais aussi son bagage de difficultés. Ainsi, on peut assister à une montée de l’individualisme chez les jeunes vietnamiens, qui désirent plus que jamais s’émanciper du mode de vie de leurs parents et qui réclament aujourd’hui leur indépendance complète.
Photo prise par Florence Leclerc
En ville, il y a une remise en question généralisée de l’autorité parentale, ce qui ne s’était jamais vu auparavant. L’opinion des parents ne compte plus que très peu dans les décisions finales du jeune. On refuse le modèle de maison partagé par les parents et grands-parents ; on veut vivre seulement avec le mari ou même seul. En campagne, les jeunes partagent le même domicile que leurs ainés, mais possèdent le même désir d’indépendance que les jeunes en ville. Par contre, l’opinion parentale est encore prépondérante dans la prise de décisions importantes. Ce que nos recherches nous ont permis de comprendre, c’est que dans la majorité des cas, les parents respectent les préférences de leurs enfants et les soutiennent dans leurs choix. Dans certaines situations, les parents plus conservateurs ne sont pas d’accord avec les choix de leurs enfants, ce qui entraine plusieurs conflits qui restreignent le jeune et l’empêche d’évoluer selon ses propres aspirations et le force plutôt à vivre dans celles de ses parents.
Photo prise par Florence Leclerc
La valeur familiale devient alors une variable beaucoup moins importante de la vie des jeunes vietnamiens. Le jeune se place maintenant au centre de ses préoccupations et tout comme les jeunes occidentaux, l’indépendance et le désir liberté prônent, au détriment de la communauté. En fait, la généralisation de l’Occident comme modèle à atteindre contient son lot de dangers. Ne pourrais-t-on pas assister dans les prochaines années à une perte de la culture, ou plutôt à une uniformisation de celle-ci à cause que la plupart des pays à un niveau mondial cherchent à atteindre l’idéal occidental ?
