Les femmes marchandes Hmong et leur rapport aux touristes occidentaux
Femme Hmong oeuvrant dans le tourisme en tant que guide
Lorsque l’on se promène dans les rues de Hanoi, il est assez fréquent d’apercevoir des femmes trimballant plusieurs objets avec elles afin de les vendre aux touristes. Elles peuvent se déplacer en vélo ou en marche à pied afin d’être les plus visibles possible pour attirer l’attention des voyageurs. Lorsque l’on se dirige vers le Nord du Vietnam, cet aspect touristique est encore plus frappant. En effet, nous y retrouvons des vendeuses de rue vêtues de leurs habits traditionnels qui veulent à tout prix marchander avec les touristes. Toutefois, leur approche ne plait pas à tous, ce qui peut parfois leur valoir quelques commentaires désobligeants. Dans ce texte, il sera question de l’attitude des touristes à l’égard de ces femmes marchandes et de la réaction de ces dernières face à ce type de comportement.
La technique de vente
Les marchandes de rue de issues de l’ethnie minoritaire Hmong sont très tenaces envers les touristes lorsque vient le temps de leur vendre leur artisanat. En effet, elles vont se promener dans les rues ou encore dans les pistes de «Trek» et vont choisir un individu qu’elles vont suivre tout au long de leur promenade pour les persuader de leur acheter quelque chose. Au départ, elles demandent seulement à la personne de leur acheter quelque chose : «Buy from me, buy from me!». Cependant, la plupart du temps, cette technique ne fonctionne pas, donc elles entament une conversation simple avec le touriste qu’elles ont choisi pour que par la suite, l’individu se sente obligée de lui acheter quelque chose puisqu’une «relation» a été bâtie. Aussi, certaines femmes marchandes utilisent leurs enfants pour vendre aux touristes. En effet, comme certaines se voient dans l’obligation d’amener leurs enfants avec elles, elles en profitent et leur demandent d’aller à la rencontre de ceux-ci. Les jeunes vont donc tenter de faire pitié pour amadouer les touristes et lorsque ceux-ci vont leur dire non, certains se mettront à pleurer et à insister davantage. Cette technique vise à culpabiliser les voyageurs pour qu’encore une fois, ils ressentent l’obligation d’acheter un souvenir.
L’attitude des touristes
En voyageant au Vietnam, en général, les gens ont une attente particulière en ce qui concerne l’authenticité et la tradition du pays. Toutefois, lorsqu’ils y sont confrontés, ils s’en plaignent et la repoussent. En effet, les touristes qui se font approcher par les «vendeuses itinérantes» ne ressortent jamais très satisfaits de leur expérience puisqu’ils sentent qu’ils ont été harcelés. Ainsi, plusieurs d’entre eux perdent patience et se fâchent contre ces femmes. Certains vont même jusqu’à les insulter ou à utiliser la force lorsque les marchandes commencent à utiliser les contacts physiques pour les influencer à consommer leurs produits.
Rapport avec les touristes
Malgré le côté négatif qui peut ressortir de ces situations, ces femmes disent ne pas trop s’en faire. En effet, dans les entrevues que notre équipe a effectuées, toutes les vendeuses, sans aucune exception, nous ont dit apprécier l’attitude des touristes occidentaux. Même si certains d’entre eux peuvent être plutôt méchants et irrespectueux, elles disent qu’elles oublient cet aspect assez rapidement et qu’elles ne font que continuer à travailler par la suite sans trop s’en faire. Elles affirment que c’est grâce à eux qu’elles peuvent détenir un emploi qui les rend plus autonomes et que de cette façon, leur famille vit beaucoup mieux. Il a été très étonnant d’entendre que la plupart d’entre elles trouvent que les touristes vietnamiens sont plus désagréables à côtoyer que les touristes occidentaux puisqu’ils sont très bruyants et qu’ils leur manquent souvent de respect.
En conclusion, il est important de se rappeler que ces femmes marchandes vivent dans une culture qui est différente de celle que les Occidentaux vivent et qu’il ne faut pas les juger trop rapidement. Elles font un travail qui demande beaucoup de courage et qui est très exigeant. Il est bien évident que nous ne sommes pas obligés de les encourager chaque fois que nous en croisons une, mais il peut être très intéressant de prendre quelques minutes pendant le voyage pour en apprendre davantage sur la vie que ces femmes mènent. Elles ont souvent un récit très pertinent à raconter qui peut transformer notre vision des choses et qui peut rendre notre voyage encore plus enrichissant.
